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PKNEWS
12 février 2016

DOLOGUELE EN TIPOYE. NOSTALGIQUE DE L’ERE COLONIALE ?

DOLOGUELE EN TIPOYE

Aujourd’hui, les blancs viennent parfois en Afrique avec les meilleures intentions du monde. Mais certains de nos frères africains dits « dirigeants politiques » continuent d’adopter des comportements dignes des temps coloniaux.

Voir un candidat à la présidentielle porté en tipoye comme du temps colonial alors que nous sommes bien au XXI°siècle, c’est encore avoir affaire avec un nostalgique de l’ère coloniale. Et, cela en dit long sur la conception politique idéologique de ce candidat qui prétend prendre notre destinée en main.  

Il convient de rappeler qu’à l’époque coloniale le Blanc se faisait alors souvent véhiculé en tipoye (chaise à porteurs africaine). Exténuante tâche pour les porteurs dont la tête et les épaules sont soumises à rude épreuve. C’est pourquoi, d’ailleurs, A. Gide disait : « En général, nous n'userons que très peu des typoyes autant par amour de la marche que pour épargner nos tipoyeurs piteux [1]» .

Pour rafraîchir la mémoire de tout un chacun, qu’est-ce que symbolise le tipoye ?

Même si dans la tradition africaine, le tipoye était une façon ancestrale qui consistait à porter en héros une personnalité par quatre bons gaillards, au-delà de cette pratique culturelle, il symbolise  l’asservissement et l’humiliation infligés à l'africain par l’homme blanc. Dans la même optique, nous considérons que la colonisation est l’autre revers de la médaille de l’esclavage.

En effet, en agissant ainsi, Dologuélé vient de prouver à la face du monde que le Peuple Centrafricain doit se préparer à être en esclavage dont il sera le maître absolu, en sa qualité de vassal des puissances étrangères. Il vient donc de cracher sur la mémoire de tous les suppliciés et disparus de l’histoire de la Centrafrique, dont on n’a de surcroît jamais de tombes connues, du premier jour de la colonisation.

Nous appelons nos candidats à la sagesse et  ne pas céder à la tentation des honneurs à la fois extravagants et ubuesques. Car, à ce stade de l'histoire de notre pays, le peuple tant meurtri et malmené sous différentes dictatures, prime aujourd'hui le savoir-être de celui qui veut le conduire vers des destinées meilleures. 

 

PASSI KERUMA

Militant de la liberté



[1] André Gide, Souvenirs et voyages, Gallimard, Pléiade, 2001, p. 396

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