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PKNEWS
20 avril 2016

LA CENTRAFRIQUE EST-ELLE UNE SOCIÉTÉ DU "PARAÎTRE"?

RCA

Le "paraître" ,lié à l’idée d’apparence, du visible, de la tromperie, ce qui paraît n’est pas, en tout cas,  n’est pas forcément vrai. Donc, ne pas être soi-même. En réalité vivre dans l'apparence, se créer un personnage, .semble occuper une place de plus en plus importante dans la société centrafricaine, et ce,  suite à l'évolution de la technologie, à l"émergence des réseaux sociaux qui conduit à l’affirmation erronée de l’individu. Affirmation qui, aujourd’hui plus que jamais, au siècle du beau,  passe par l’image virtuelle  que l’individu offre de lui-même par tous les moyens sur les réseaux sociaux.

Ce qui le conduit inéluctablement à l'amalgame qu'il entretient entre l' "être" et le "paraître". En effet, cela devient extrêmement aisé pour lui de sécréter une vision illusoire de ce qu'il prétend être.

L'apparence passe alors forcément par l'avoir, la possession, l'acquisition d'un savoir, d'une posture, d'une prétention qui privilégie le "paraître" qui le fait vivre dans un monde factice, vide, illusoire...

Nous traversons une époque tout à fait hallucinante. Pourtant, il y eut un temps, c'était peut-être avant l'apparition des technologies digitales, on ne disait pas n'importe quoi en public, on ne prétendait pas être qui que ce soit devant les gens. On pouvait être un nullard, mais on faisait un effort pour le cacher, dans l'espoir d'échapper à l'embarras. Il y avait un minimum de retenue. Ou, en tous cas, l'espace public n'était pas colonisé par des crétins. Illusion, peut-être. Toujours est-il que de nos jours, la démocratisation du "paraître" est devenue une norme en Centrafrique. Beaucoup trop d'imposteurs ou des "sachants" polluent l'environnement, nous obligeant plus que jamais à redoubler de vigilance critique.

Du coup, on semble vivre dans une sphère truffée des faussaires d'identité. Une identité fausse  revêtue allègrement par certaines personnes, se présentant pour ce qu'elles ne sont pas: journalistepoliticien, intellectuel, juriste, médecin, etc. En effet, ces labels précités prennent une marque  pour tous ceux qui se forgent un statut social. Au passage, l'on ne peut ignorer ceux qui souffrent d(une nostalgie sociale et aiment redorer leur blason avec des pins de leurs statuts antérieurs : "ancien ministre", "ancien ambassadeur", "ancien ..X", "ancien...Y".

 Les réseaux sociaux constituent aujourd'hui une plateforme dorée pour ceux qui sont en quête effrénée d'existence sociale.  Ces exemples démontrent à quel point la Centrafrique va en perdition, dit autrement, en perte de valeurs. Suivre la tendance pour rentrer dans le moule et se sentir accepté est devenu un mode de vie pour certains compatriotes. Le complexe de supériorité ou d'infériorité, ou plutôt le mal-être est en train de s’imposer comme marque de fabrique dans cette société du mimétisme.

Imposture, Usurpation, besoin de reconnaissance, autant de comportements que je suis bien loin de comprendre. Mais plutôt que d’essayer de les comprendre (je n'ai rien d’un penseur), peut-être devrais-je tout simplement m’y conformer ? ...Non,

Que les apparences soient trompeuses, c’est ce que la tradition philosophique répète à loisir. On s’est donc habitué à confondre le "paraître" et l’"être" comme on confond la surface et la profondeur, comme on distingue mal le superficiel du profond, comme on ne fait pas la différence entre le "réel" et le "l'irréel". Arrogance, diffamations, insinuations,  mensonges, incivisme sont repris comme des éléments majeurs qui sont plus crus que la vérité dans cette société en déconfiture des valeurs. 

Aussi faut-il dire avec force qu'à un moment donné,  la surface, l’apparence et l’extériorité sont au moins aussi souvent révélatrices que dissimulatrices. On reconnaît finalement le vrai du faux.

C'est pourquoi, il est judicieux aujourd'hui de savoir que l''être" s'appuie sur ses valeurs propres et l'importance de trouver l'équilibre en soi. Etre vrai, naturel, sans masque, se sentir libre d’agir, libre de s’exprimer, oser un vrai « oui » ou un vrai « non »...L'"être" révèle notre appartenance citoyenne et notre fierté patriotique. Être ce que nous sommes doit être une fierté qui imprime notre authenticité. 

Le paraître s'appuie sur le regard des autres et sur leur façon de nous positionner. C'est une manière de vivre par procuration. Et si on est mal positionné,  on devient compléxé, aigri, agressif. Le "paraître" nous plonge dans le mimétisme, dans le déni de soi, de notre propre identité, et surtout dans le rejet de notre propre origine. Nous en sommes victimes en permanence de par nos critiques récurrentes infondées, et même par le discours de stigmatisation que nous ne cessons de porter sur notre propre pays. Ne soyez pas étonnés, non plus,  de voir certains compatriotes n'osant pas parler la langue nationale dans l'espace public quand ils vivent à l'étranger. Alors que d'autres africains tels que les congolais (RDC), les sénégalais, les Maliens, etc sentent la fierté de parler leur langue partout où le besoin se fait sentir. 

C'est pourquoi, d'ailleurs,  François de La Rochefoucauld dit avec raison que . "nous gagnerions plus de nous laisser voir tels que nous sommes, que d'essayer de paraître ce que nous ne sommes pas "

 

PASSI KERUMA

 

 

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