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PKNEWS
26 mars 2020

CLIN D’ŒIL D’ENCOURAGEMENTS AUX MEDECINS DE CENTRAFRIQUE

MEDECIN CENTRAFRICAIN

Si ailleurs, à travers toute l’Europe et notamment en France, les rues se mettent à résonner d’applaudissements  et de vivats , à l’attention du personnel médical qui est en train d’affronter la pandémie de covid19 en première ligne, je ressens aussi ce besoin de rendre hommage aux médecins centrafricains dotés de peu de moyens qui se préparent à affronter le pire.

Je sais qu’en cette triste période d’épidémie de Covid-19, le corps médical de Centrafrique est évidemment soumis à de rudes épreuves et parfois sans aucun moyen d'y faire face. 

Ce n’est pas grand-chose, mais c’est sans doute mieux que rien de les encourager et de leur manifester un soutien. Certes, ces quelques mots ne compenseront pas les rudes tâches titanesques qui les attendent, mais je voudrais qu’ils sachent que je les considère toujours comme les « vrais intellectuels » sur lesquels la nation peut compter.

Je mets l’accent sur le terme « vrais intellectuels » parce que l'universitaire  roumaine Doïna Cornea, en définissant le mot « intellectuel », a commencé par exclure ceux qui ne le sont pas et s'en réclament par effraction, en ces termes : « Selon une opinion fort répandue, mais tout aussi fausse, tous ceux qui détiennent des diplômes d’études supérieures seraient, ipso facto, des intellectuels. Pourtant, parmi les diplômés que nous rencontrons, combien ne disposent que d’un savoir limité [aux notions apprises] ! Ils appartiennent – du fait même de leur médiocrité – à la catégorie de ceux qui sont dépourvus de pouvoir ; mais paradoxalement, le régime en a besoin, il encourage même leur médiocrité qu’il exploite comme occasion de chantage, pour obtenir ainsi leur inconditionnelle abdication, en tant qu’hommes et citoyens, face au pouvoir. Instruments dociles, dépourvus de dignité, ils deviennent la clef de voûte du régime. Ce sont les hommes du jour, les hommes des opportunités et des complicités lâches. Une seconde catégorie, mieux préparée dans sa stricte spécialisation, mais chez qui tout fondement culturel et moral fait défaut, est précisément la catégorie de l’intelligentsia au pouvoir. [...] Ils sont si imbus d’eux-mêmes, ils se donnent tant d’importance – pour sûr, il leur a été bien facile de parvenir si vite, en étant partis de si bas ! Nous le retrouvons partout, parmi les ministres, parmi les activistes haut placés. [...] Il est certain, le pouvoir ne peut conférer à celui qui le détient le statut d’intellectuel» (Liberté ?, éd.Critérion, 1993).

Pour Doïna Cornea, l’élite intellectuelle est cette « catégorie de plus en plus restreinte de ceux qui possèdent, par-delà un savoir étendu, des qualités intellectuelles d’exception ». A ces qualités exceptionnelles que doit posséder le vrai intellectuel, "il faut ajouter les exigences de nature éthique".

Cette définition laisse entrevoir une certaine limitation du champ d’action de l’intellectuel. Dans le temps et l’espace, l’intellectuel ne se contente pas seulement de formuler des théories, il apparaît comme celui qui décèle les problèmes de sa société et tente d’y apporter des solutions. Bref, le vrai intellectuel est la porte salutaire de son pays.

Après-coup, par intellectuel, je n’entends nullement la version "diplômés d’université". Mais plutôt, celui qui cherche à trouver des voies et moyens de faire sortir son pays d'une situation difficile. En définitive, pour moi, c'est celui qui pense constamment au bien de son pays et se donne le courage de se sacrifier contre vents et marées pour sauver son peuple.

Chers Médecins de Centrafrique, vous l’êtes !  Je sais que, dénués des moyens adéquats qui pourraient vous aider à faire face à cette pandémie covid19, vous avez des qualités intellectuelles d’exception et vous allez relever le défi. Vous êtes les « vrais intellectuels », les vrais héros  de cette nation centrafricaine déjà meurtrie dans sa chair et dans son âme. Vous êtes les porteurs du flambeau de vos prédécesseurs tels que : Ngaro, Pinert, NGoumba, Mandaba, Nali, Siopatis, Somse, Ngodi à qui je rends hommage,  et bien d'autres dont j'oublie les noms qui méritent ici mes excuses. Je ne saurais oublier le Prof. Nakoune (fils du pays), virologue et responsable de l'Institut Pasteur dont l'offensive de son ardeur dans ce combat rassure le peuple. 

Toute la population centrafricaine n’a qu’un seul espoir, c’est de se tourner vers vous pour voir le bout du tunnel en cette période très pénible.

 

COURAGE Á VOUS !

 

Passi Keruma

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Commentaires
B
bjr, de tout cœur avec eux aussi... Prenez soin de vous et de vos proches.
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