INVESTITURE DU PRESIDENT FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA EN RCA

Bangui, Mercredi 30 Mars 2016

Ce jour est un grand jour pour la République Centrafricaine (RCA). Ce pays avait-il jamais connu un changement de régime aussi significatif que cette arrivée au pouvoir d’un homme et d’un projet politique de vaste adhésion nationale ?

Quand nous savons par où est passée la RCA : la mort et les violences inqualifiables, la dissolution et la déréliction profonds de l’unité nationale et de la cohésion sociale, la disparition des institutions et le phénomène du néant de l’Etat, les frustrations accumulées, instrumentalisées par les haines et le désespoir, les ambitions démesurées des hommes et des femmes habituées au népotisme et la prévarication généralisée ;

Quand nous nous remémorons des prédications et des prédictions des prophètes des malheurs, des experts en visions catastrophistes, du pessimisme décomplexé vantant la mise sous tutelle du pays par l’ONU et sous elle (mais dont chacun connait l’identité derrière l’intitulée affichée et officielle) ;

Quand nous considérons la hargne meurtrière des forces locales cornaquées par la mort, totalement indifférentes à l’horreur et au sort des populations depuis toujours en déshérence (et certains sont remontés jusqu’au déluge pour tenter d’expliquer voir de justifier cet état de choses) ;

Quand nous nous rendons compte, enfin, du courage des certains fils et filles de la RCA, qui n’ont pas capitulé pour vendre leur âme au désespoir, à l’opportunisme sans perspective, à l’abandon de ce qui nous fait être des hommes et de femmes dignes de ce nom dans nos actes et nos racines profondes ;

Trois sentiments nous traversent au moment même où le Président Faustin-Archange Touadéra prête serment : le sentiment de fierté et de reconnaissance, le sentiment de responsabilité et de détermination ; le sentiment d’espérance et de lucidité.

Chacun et chacune pourrait décliner et donner chair à ces sentiments selon l’expérience et les convictions propres qui sont les siennes. J’aime ce pays, voisin du mien. Des frères et des sœurs de la RCA, qui sont mon ancrage en RCA, m’honorent non seulement de leur amitié sincère au-bien au-delà du panafricanisme de la rhétorique, mais surtout me portent une confiance que je ne saurais trahirais si je dois rester moi-même dans mon humanité.

J’aime et prie que ce qui se passe aujourd’hui soit le gage d’une nouvelle expérience historique en RCA où poser l’espérance légitime de la reconstruction des hommes et des institutions.

Je constate sans superstition aucune que cet événement se coincide avec le calendrier de Pâques, telle une bénédiction civile!

Et le symbole du redressement qui est signifié-là ne saurait être le bien propre d'une entité confessionnelle de la RCA.

Que vivent la RCA et son peuple, sous le regard protecteur du Dieu secourable et la vigilance tenace des citoyens et citoyennes de ce pays comme de leurs amis.

Pasteur Philippe Kabongo-Mbaya,

Président du REAJI/ Réseau International des Amis du Prophète Jonas

Administrateur de l’Observatoire Pharos