LA LECON DE MORALE ELECTORALE

"Le silence est la clé de la prudence, et le sanctuaire de la sagesse." disait William de Britaine. Le silence a-t-il été le sanctuaire de la sagesse de Touadéra?

Peut-on dire que Touadéra a fait de cette citation son leit-motiv? Qui a pu croire un seul instant que ce candidat pourrait se hisser à la première place sur le podium électoral dans la capitale (même si c'est provisoire)?

Parti de rien, sans aucun moyen adéquat, abandonné par sa famille politique et surtout par son parrain de longue date, Yangouvounda Bozizé, sans aucun soutien extérieur comme les autres qui n'avaient aucune honte de s'afficher sur des photos à côté des chefs d'état de ce monde pour nous faire croire qu'ils avaient des carnets d'adresses bien garnis, iMr Touadéra comme un orphelin politique a fait preuve d'une conviction affirmée. Il a eu confiance en un peuple en quête d'un homme providentiel malgré les chants de sirène qui nous étourdissaient. En bon stratège aphone, son silence a porté du fruit. Comme quoi, en politique, le silence est aussi une arme qui pourrait séduire le peuple. Cela dénote aussi que le peuple ne veut pas qu'on ne lui force la conscience, ni la main, ni le destin.

En outre, ce même peuple centrafricain a prouvé aux yeux du monde qu'il est mature et personne ne peut plus le tromper. Ce n'est ni l'argent, ni la richesse, ni l'ethnicisme, ni le tribalisme, ni la religion, ni le sel, ni le savon qui pourrait acheter la conscience du peuple centrafricain aujourd'hui. Il a grandi et ne veut plus qu'on lui dicte une voie à suivre.

Au-delà de cette victoire provisoire, mais qui pourrait être définitive, Mr Touadéra doit savoir que maintenant qu'il est sous les feux projecteurs du peuple centrafricain et du monde, les "tè ka, mo tè gué" (transfuges politiques) vont se bousculer devant sa porte, qui était littéralement déserte hier. Il doit se méfier de ces ouvriers de 25°heure qui ont toujours pollué la vie politique en RCA. Qu'il soit fier de ses résultats acquis à la force de son poignet. Il a remporté son pari même s'il perd au 2° Tour (ce que je ne crois plus). D'ailleurs, souvent, les élections présidentielles dans n'importe quel pays du monde ont prouvé que la victoire (mini soit-elle) dans la capitale d'un pays augure toujours la victoire finale.

Oui, Touadéra incarne aujourd'hui la nouvelle figure de la classe politique centrafricaine tant souhaitée par un peuple opprimé, spolié, et meurtri. Il semble devenir l'homme providentiel. Il commence à donner l'image de ce "Joseph" que Dieu a hissé en Egypte pour sauver les égyptiens de la grande famine. Il est celui qui confirme aujourd'hui que le "YES, WE CAN" n'est pas l'apanage de Barack Obama, au contraire, n'importe quel homme avisé, mentalement aguerri, sans tambour ni trompette peut s'affirmer en politique.

Mon tout premier post publié sur mon mur facebook au soir des élections, parlait d'une surprise. Voilà la "surprise". 
La plus "grosse surprise" qui fait la fierté de chaque centrafricain. Je félicite l'ANE et tous les observateurs qui ont ménagé aucun effort pour honorer la volonté du peuple centrafricain.

Bravo Touadéra !

PASSI KERUMA