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PKNEWS
3 mai 2020

LE PEUPLE CONSCIENT SE RÉVEILLE...!

GRANDES FIGURES AFRICAINES

Nous sommes dans une époque où tout le monde réfléchit, spécule, émet toutes sortes de raisonnements et où finalement les gens non avisés considèrent les proverbes et les citations des hommes qui ont marqué l'histoire comme de la science infuse ou de la vérité absolue. Ce n'est certainement pas mon mode de fonctionnement, je remets tout en question; même les vérités d'hier. Car la connaissance n'a pas encore atteint son point ultime de saturation. Nous sommes encore en quête des connaissances et des vérités pour comprendre la nature et la vie.

Avant de me mettre à réfléchir sur deux notions (violence et non-violence) qui semblent être au centre de la libération des peuples et donner forme à ma réflexion par des mots intelligibles, je voudrais vous soumettre la pensée de celui qui reste dans l'histoire de notre temps comme le symbole de la non-violence. Gandhi a dit: "Ma religion est basée sur la vérité et la non-violence. La vérité est mon Dieu, la non-violence est le moyen de le réaliser." En le lisant, une question est montée dans mon esprit. Lorsque Ghandi affirme que la vérité est son Dieu, de quel Dieu voudrait-il parler ? Et il continue "Je ne craindrai personne sur Terre. Je craindrai seulement Dieu." Il faudrait certainement connaître ce Dieu avant de comprendre quel sens donnait-il à la non-violence!

Je dirais donc que le Dieu que l'on se façonne dans son esprit selon ses limites, sa foi et ses propres croyances n'est pas l'universel Dieu que tout le monde semble encore être à la poursuite ou à la recherche. La notion de non-violence liée à un dieu serait donc un aspect et non la finalité. Le monde dans lequel nous vivons nous démontre largement que la notion de non-violence prônée par les uns et les autres est limitée et ne peut être établie comme une forme étatique de gouverner la cité. Aujourd'hui, le monde vit sous la suprématie militaire des puissances nucléaires au milieu des états militaires. À dire vrai, il serait donc à la fois aberrant et confus de parler de non-violence et d'entretenir en même temps une armée. Cette logique semble être essoufflée et limitée. Ainsi, j'arrive facilement à la conclusion que le dieu des uns et des autres diffère dans les approches.

Martin Luther King dit: "L'ultime faiblesse de la violence est que c'est une spirale descendante, engendrant la chose même qu'elle cherche à détruire. Au lieu d'affaiblir le mal, elle le multiplie. En utilisant la violence, vous pouvez tuer le menteur, mais vous ne pouvez pas tuer le mensonge."

C'est ici que je sursaute pour ne pas me laisser berner par des mots, des simples mots certes, mais aux résonances terribles, démagogiques, inappropriés dans certains combats comme dans le nôtre ou même comme dans le sien. Malcolm X, son contemporain et son frère qui subissait et partageait le même combat que lui a été le premier à s'opposer à son discours en disant : "Concernant la non-violence: il est criminel d'apprendre à un homme à ne pas se défendre lorsqu'il est la victime constante d'attaques brutales"

Si notre combat n'était qu'un combat contre le mensonge, je me limiterais sûrement à l'écriture et à éveiller les consciences, et je ne me préparerais point à une lutte active et à répondre à la violence par la violence. Mais, malheureusement comme le dit Malcolm X : "lorsqu'on est la victime constante d'attaques brutales on n'apprend pas aux hommes à ne pas se défendre". La fille de Martin Luther King, Bernice King dit que la situation des Noirs aux États-Unis est "pire aujourd'hui qu'à l'époque" et Jesse Jackson souligne: "Hier, nous avions la ségrégation sociale. Aujourd’hui, elle est économique, davantage de pauvreté, une polarisation accrue de race et de classe, et une augmentation de la violence."

La passivité collective a fait que le nombre de victimes ne se compte plus en Centrafrique. On n'a oublié de tenir un cahier de registre sur nos morts. Un nombre de morts qui fait peur à la communauté internationale et qui préfère l'ignorer pour ne pas entrainer l'humanité devant ses responsabilités après le grand massacre de la seconde guerre mondiale. En Centrafrique, ce ne sont pas des simples victimes qui tombent lors d'affrontements entre deux camps ennemis, mais des millions de victimes innocentes qui sont massacrées sciemment, selon un plan démoniaque d'exterminer le peuple, de le dominer et de le soumettre à l'esclavage le plus éhonté qui soit. Plus des milliers de morts, près des millions de déplacés, des camps de réfugiés saturés et des centaines de millions de personnes appauvries. Tout ce bilan devient un outil d'instrumentalisation politique. Même ceux qui ont semé la mort en RCA en font usage. Par la soif du pouvoir de notre prétendue classe politique, les forces occultes et hégémoniques  ont réussi à élire domicile en Centrafrique. De surcroît, les bourreaux d'hier reviennent sans inquiétude à pas feutrés pour qu'on les applaudissent comme un peuple soumis à des tourments amnésiques. . La politique de "diviser pour mieux régner" fait allégrement son petit bout de chemin en exploitant l'inconscience d'un peuple qui semble aliéné.

En conséquence, les  populations centrafricaines meurent majoritairement de maladies, et de famine, mais elles meurent aussi chaque jour  suite à une planification macabre. Les armes de guerre utilisées sont le viol, les assassinats isolés, les gorges tranchées dans le silence des forêts et des villages et la destruction du tissu social. Pour l'exploitation des minerais centrafricains,  on épuise les populations locales, on les appauvrit, on les viole, on les pousse à fuir, à partir. On détruit les infrastructures sanitaires et la moindre pathologie devient mortelle. Et pour mieux cloisonner la scène horrible et lugubre, la réalité centrafricaine a disparu de l’actualité mondiale, car parait-il inexplicable et confuse. La Centrafrique est devenue une prison à ciel ouvert où seuls ceux qui sont coupés du reste du monde peuvent en parler, mais ils n'ont pas le droit d'en parler, car mis sous tutelle d'une mission internationale d'observation qui ne voit pas le génocide du peuple centrafricain délaissé à lui-même. 

Alors comment peut-on se figer à résoudre la crise centrafricaine par les mécanismes de la non-violence en face d'une telle cruauté dont l'écho est étouffé à dessein ? Si la médiocrité élitiste et politique centrafricaine peut s'offrir le luxe de la non-violence puisqu'inconsciente, complotante et compromissionnaire, il est irraisonnable de dire au peuple centrafricain de se soumettre comme des moutons destinés à l'abattoir.

Le théâtre politique qui se joue en ce moment n'a certainement d'autre but que d'infantiliser le peuple. Aussi longtemps que l'élite centrafricaine aura son regard tourné vers ce théâtre dit démocratique et constitutionnel pour des calculs politiques, la masse populaire s'y perdra, y prendra goût et étouffera ce petit germe de prise de conscience que nous essayons difficilement d'arroser, d'alimenter et d'entretenir. Ce petit germe de prise de conscience qui ne s'agite fébrilement que dans le monde virtuel, sur les réseaux sociaux. En effet,  il faudrait se demander si l'élite centrafricaine ne finit pas par être idiotisée par son propre jeu virtuel  au point de s'emmêler les pattes et être conduite par la masse populaire inculte qu'elle était sensée conscientiser, mais qu'elle finit à imbéciliser à outrance.

Ce n'est sûrement pas au peuple de conduire ses élites, c'est aux élites de sortir le peuple de la caverne. Et si le peuple est conduit à la mort par ses propres élites, ce peuple doit se poser de sérieuses questions sur ce genre de leadership de la mort qui lui est imposé. De même, un peuple qui ne remet pas en cause le leadership de ses leaders est complice de son génocide; il se tue, c'est le suicide !

Que faire alors me demandera-t-on ?

Mère Teresa que nous respectons tous pour son humilité a dit : "Nous n'avons pas besoin d'armes et de bombes pour apporter la paix, nous avons besoin d'amour et de compassion." Je reviens sur Ghandi : "La tyrannie la plus terrible est celle de l'utopie prochaine où les derniers péchés sont actuellement éliminés et où, demain, il n'y aura plus de péchés parce que tous les pécheurs auront été anéantis."

Toutes ses confessions de bonne foi pouvaient être authentiques si nous étions dans un monde où le péché n'existait pas ou si la solution divine était d'éliminer le péché en pardonnant le diable et en lui accordant le Saint-Esprit, mais la Bible nous apprend que le diable et ses anges sont réservés pour le feu. La violence sera dissoute dans un feu encore plus violent. Jésus-Christ, le symbole de la non-violence incarné que Ghandi reconnaît dans ses textes, "l'homme qui était complètement innocent, s'offrit le sacrifice du bien des autres, y compris ses ennemis, et devint la rançon du monde. C'était un acte parfait", n'a jamais enseigné de brûler son épée, mais il a dit à Pierre: "Remets ton épée dans le fourreau." On ne remets pas une épée dans le fourreau pour ne plus s'en servir ou la garder indéfiniment comme objet de décoration.

Quand l'injustice règne, lorsque la tyrannie atteint le point de folie irrémédiable et lorsqu'un peuple subit un génocide devant lequel la terre entière ferme les yeux, une loi est au dessus de toutes les lois; ce peuple doit se prendre en charge, se réveiller et se libérer par tous les moyens imaginables et inimaginables. Mais faut-il encore que ce peuple ne soit manipulé par quelques forces obscures. 

La responsabilité de protéger sa propre population est, suivant le Conseil de sécurité (Résolution 2170 du 15 août 2014), une obligation internationale de l’Etat. S’il ne le fait pas, parce qu’il est incapable de le faire, ou pire parce que c’est lui-même qui l’attaque ou qui la soumet à des exactions violentes, la communauté internationale a certainement le droit d'intervenir, mais lorsque cette communauté internationale devient "observateur et complice" avec la plus grosse mission armée dans le monde et ne donne aucun résultat en face de la mort d'un peuple, ce peuple est à mon sens fondé à appliquer son plein droit d'autodétermination et de faire respecter son droit à la vie. La légitime défense est extérieure, antérieure et supérieure à la Charte des Nations-Unies, de l’aveu de cette Charte elle-même. De subsidiaire, elle devient ainsi principale, d’arrière-plan elle peut toujours revenir au premier plan.

C’est ainsi que les peuples conservent le droit à disposer d'eux-mêmes, ou le droit à l'autodétermination qui est le principe issu du droit international selon lequel chaque peuple dispose d'un choix libre et souverain. Les Etats conservent le droit de s’armer et la Charte des Nations Unies n’impose aucune limitation à ces armements. Ils « s’abstiennent » de recourir à la force armée, mais ils n’ont pas renoncé à le faire. Or, ici il est question du détenteur souverain du choix: LE PEUPLE.

Ils restent et demeurent les seuls acteurs et garants de leur propre sécurité. Pour mieux exprimer les choses, je dis: Tout peuple est acteur et garant de sa destinée et de sa propre sécurité. Et dans ce combat que nous menons contre toutes les hégémonies visibles et invisibles, la non-violence est une notion obsolète pour la survie d'un peuple.

Il devient donc capital que celui qui s'engage dans un combat pour sa survie se dote et se donne les moyens de sa victoire. Autrement son combat est voué à l'échec comme nous le constatons amèrement par l'échec répétitif de tous les combats menés en Centrafrique depuis l'indépendance. Faut-il toujours compter sur les gouvernants par des jérémiades ?


Buckminster Fuller a déclaré: "Vous ne changez jamais les choses en combattant la réalité existante. Pour changer quelque chose, construisez un nouveau modèle qui rend le modèle existant obsolète."

Il est temps que le peuple centrafricain tourne son regard vers ceux qui voient plus loin que les POPULISTES, LES DEMAGOGUES, LES OPPORTUNISTES  ET LES MEDIOCRES. Il n'est certainement pas question d'exterminer ceux-là qui ne sont que nos frères et sœurs, il est question de quitter la médiocrité, le populisme, la démagogie, la trahison. Nous résoudre à quitter la médiocrité, prendre des engagements solides et adultes de ne plus retomber dans l'immaturité infantile que nous nous cachons à nous-mêmes. Nous devons quitter ceux qui sont en quête des tremplins pour acceder à l'assouvissement de leur ego et qui nous trompent par des promesses fallacieuses ou inculquent en nous des insuniations mensongères . Nous devons nous dénuer des futilités et des diversions politiciennes et aller à ce qui est 'essentiel à notre sursaut patriotique.

Plusieurs me diront comment vous croire, tout le monde se méfie des beaux parleurs et des promesses de politiques !

Justement, je voudrais vous dire c'est quand les gens sont méfiants, conscients et résilients que celui qui réussit à créer vraiment une relation de confiance, a vraiment tout gagné! Le réveil du peuple ne dépend que de sa prise de conscience et de son  génie. 

Ne me dites pas de porter le costume de non-violence, car je n'ai pas encore été au sommet de la montagne pour dire que cela ne m'importe pas maintenant ni que ça ne me dérange pas. Je n'ai pas encore vu la terre promise, mais je vis avec les testaments des pères panafricanistes que je dois honorer. L'un d'eux prédisait : "Je sais et je sens au fond de moi même que tôt ou tard mon peuple se débarrassera de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs, qu’il se lèvera comme un seul homme pour dire non au capitalisme dégradant et honteux, et pour reprendre sa dignité sous un soleil pur."

Se débarrasser ou se libérer de tous nos ennemis intérieurs et extérieurs ne se fera pas par des marches pacifiques ni par des jérémiades ni par des réactions émotionnelles sur les réseaux sociaux. Seul le peuple conscient qui agit en synergie dans ce combat contre les forces asservissantes sera capable de se libérer. Pour cela, il  faut se  départir des caisses de résonnances  qui n'ont aucune connaissance des réalités du pays.

PASSI KERUMA

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