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PKNEWS
2 février 2016

ÉLECTIONS : LE PEUPLE ATTEND UN PROGRAMME CONCIS. PAS D’OPIUM ELECTORAL.

PEUPLE

L'éminent universitaire camerounais, résidant en Afrique du Sud, Pr Achille Mbembe a dit une fois que les élections post-conflictuelles en Afrique ont surtout servi à légitimer le camp victorieux et permis « la poursuite de la guerre par d'autres moyens, ». Entre d’autres termes, c’est ce qu’on appelle « guerre post-conflictuelle » qui consiste à retrouver une vocation citoyenne afin de reconstruire le pays. Malheureusement, le cas centrafricain en a fait exception par des guerres de chapelles.

 Il est aussi vrai que les défis que posent les élections post-conflictuelles sont uniques. Les pays sortant d'une crise doivent d'abord chercher à créer les conditions indispensables à la démocratie, à savoir, une démilitarisation complète, un système électoral approprié et une administration électorale compétente, mais exige aussi des programmes concis, clairs, adaptés proposés par des candidats capables de prôner une volonté politique manifeste. Ce n’est pas une fumée d’opium électoral pour faire endormir les électeurs. Les centrafricains se doivent d’être éveillés pour mieux comprendre ce qu’on leur propose pour leur avenir. Ce ne sont pas de petits gestes de politesse ou de petits cadeaux  des candidats qui sauveront le peuple de l’abîme où ils ont été plongés par ceux-là mêmes. Il est à comprendre que tous ces petits faits et gestes ne sont que des leurres pour la conquête du pouvoir.

Le temps du militantisme aveugle ou ethnique est révolu. Le peuple est interpellé à être vigilant, à ne pas céder aux manipulations ubuesques  qu'organisent certains lieutenants illuminés des partis politiques à travers des allégations mensongères pour subjuguer sa conscience. Sa résilience à toutes ces manigances doit l'amener à élire le dirigeant qui incarne ses aspirations. Celui qui donne la priorité au développement concret. Une élection comme celle qui arrive, ne peut devenir le vecteur des conflits d’intérêt ou des démagogies. D'ailleurs, dans d'autres pays démocratiques, les électeurs ne choississent pas aux rythmes des pulsions, mais en fonction du projet de société de chaque candidat même s'ils sont adhérés à un autre parti politique. 

C’est pourquoi, chaque citoyen doit se dénuer de toutes ses passions déséquilibrées pour lire les programmes de différents candidats dans une nouvelle grille conçue au-delà de sa chapelle politique, clanique ou ethnique afin de ne plus tomber dans les mêmes erreurs du passé. La plupart des candidats étaient au pouvoir. La question est de relativiser leur programme avec leur bilan antérieur et de se poser des questions : Quel est celui qui serait susceptible de concrétiser ses promesses ?  Qu’est-ce qui est prioritaire dans son programme ?

Quatre thématiques électorales semblent prédominantes aujourd’hui: Sécurité, Économie, Éducation, Santé. Même si dans l’état actuel des choses, tout est urgent en Centrafrique, les candidats doivent savoir  mettre des priorités dans ces urgences en court, moyen, long terme. Comment réaliser ce projet ? D’où viendra le financement ? Il y a bien d’autres questions, mais celles-ci semblent nécessaires. Car, il ne faudra pas que les ressources du pays soient bradées au profit d'un clan ou d'un groupuscule d'individus ou à ceux qui ont financé leur campagne électorale.

En effet, il existe un consensus sur les facteurs pouvant permettre au peuple de mieux cerner les programmes des candidats :

  • Parmi ces facteurs, le plus proéminent est la mise en place d’un débat radiodiffusé entre les candidats dans les deux langues officielles : le Sango et le Français devant un panel des journalistes nationaux et internationaux, avec quelques citoyens de différentes couches ; leur indépendance et leur impartialité peuvent accroître la confiance des citoyens envers un choix crédible.
  • Les médias doivent être en mesure de fournir une explication équilibrée des programmes des candidats.
  • Les associations de la société civile doivent intervenir sur des questions couvrant toutes les préoccupations sociétales pour que les candidats donnent des réponses concrètes au peuple.
  •  Les candidats rivaux doivent manifester leur volonté de se comporter de manière juste et pacifique pour mieux expliquer leur programme au peuple.
  • Les candidats doivent éviter des promesses fallacieuses et expliquer au peuple comment ils vont financer leur programme une fois accéder au pouvoir et de manière concrète.
  • Les électeurs doivent contraindre les candidats à expliquer publiquement quelle forme de relations entretiendront-ils avec le pays colonisateur ou avec tant d'autres pays occidentaux qui nous ont tant expoloités (C'est important). 

C’est ainsi que le peuple pourra librement exprimer son choix dans une certaine mesure.  Car, le problème majeur du pays  réside dans ce manque de confiance entretenu souvent par les hommes politique à défaut d'un programme précis. Ce qui conduit souvent à un enfumage politique, une forme d'opium électoral qui ennivre les électeurs et les emmène à faire un choix par émotion pour ensuite en subir les conséquences regrettables. 

Passi Keruma

 

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